Un poing, sous le soleil à son zénith…
Le poing levé signe les combats politiques et sociaux depuis plusieurs siècles.
À la fois signal de reconnaissance entre camarades de lutte, symbole de colère et d’espoir, de puissance collective invaincue, on le voit souvent aussi dans le domaine sportif : après un combat âprement gagné ou bien en guise d’encouragement de la part du public, pile au moment où cela devient difficile, et où « il ne faut pas lâcher »… comme on dit à la fois dans le sport et dans les luttes sociales.
Le poing est le signal universel de la résistance, du combat, qu’il fut vital, amical ou sportif. C’est souvent celui de David contre Goliath, à ceci près qu’un seul poing signifie, toujours, la multitude organisée : David semble si fragile… sauf qu’il « est des millions ».
Le poing, enfin, est une marque de l’espoir fou, intangible, c’est une projection à corps perdu dans l’avenir et la certitude d’une victoire, car combattre est déjà une victoire.
Toute l’histoire du sport, et des Jeux Olympiques en particulier, démentent toute affirmation selon laquelle « il ne faut pas politiser le sport ». Il suffit, pour s’en convaincre, d’observer d’un point de vue géopolitique, où ont lieux les différents JO depuis leur naissance.
Tout comme à maintes reprises, ils furent utilisés comme tribune à fins politiques.
Comme par exemple en 1968, 1972 et 1976 lorsque de nombreux pays africains boycottent les Jeux afin de protester contre le régime d’apartheid sud-africain.
Le poing fait une entrée fracassante sur la scène sportive internationale, lorsqu’aux Jeux olympiques d’été de 1968 à Mexico, Tommie Smith et John Carlos brandissent le leur, ganté de noir, en défense de la « cause des noirs aux États Unis » et en guise de « salut pour les droits de l’Homme».
Symbole universel du multiculturalisme, du combat des peuples et le l’espoir… Nanterre ne pouvait pas ne pas s’en saisir !
Mais tout comme le poing est toujours le signal d’une multitude, le poing formant le logotype Nanterre 2024 est lui aussi composite.
On y retrouve une fenêtre caractéristique des fameuses tours Aillaud, bordées par la boucle de la Seine sous forme de pouce. Plus loin, les hautes tours d’habitation ou de travail, surplombées de soleil. Voilà pour le paysage particulier de Nanterre.
Mais si l’on observe bien, il s’agit également d’une personne en fauteuil roulant, de profil. Car là encore, il s’agit d’affirmer un universalisme, qui ignore la classe sociale, la culture, la couleur de peau et la condition physique.
Tremblez, adversaires, réjouissez-vous, partenaires, camarades et amis, car tous, unis comme les cinq doigts du poing, « Nanterre entre en jeux » !
Car pendant plus d’un an, la ville va, par tous moyens, rendre accessibles ces Jeux déjà décriés : expositions, animations sportives, entrainements, rencontres, festivités populaires.
L’esprit des Jeux, c’est dans le rue.